La stratégie à l’écoute
du client
Par Yvon MOUGIN© Cap Entreprise
VOUS AVEZ DIT “ STRATEGIE
” ?
Certains mots sont utilisés dans tant de sens différents
qu’il est parfois difficile de nous comprendre lorsque nous les employons.
C’est le cas notamment du mot QUALITE, mais c’est également
le cas du terme STRATEGIE.
Aussi est-il nécessaire, avant de développer une méthode
qui, je l’espère, vous aidera à élaborer votre
stratégie, de définir ce que nous y mettons.
ENTREPRISE ET STRATEGIE :
Une entreprise (entreprise étant pris au sens large pour désigner
toute forme d’organisation ayant un but), une entreprise disais-je,
réalise des produits et des prestations (matériels ou immatériels)
PAR des personnes POUR d’autres personnes.
Nous souhaitons que nos entreprises durent. Or, nous savons qu’elles
sont fragiles. Nous savons aussi que notre environnement change en permanence
et souvent très vite. Il nous faut donc réfléchir
à notre avenir et essayer d’anticiper les évènements
qui peuvent nuire ou favoriser notre développement ou notre pérennité.
Avoir une stratégie, c’est se projeter dans le futur et imaginer
le meilleur chemin à suivre pour éviter les embûches.
PRESENT ET FUTUR :
Dans notre organisation, nous devons considérer deux fonctions
distinctes, un peu comme si elle était construite sur deux étages.
Il y a le rez-de-chaussée, qui abrite la fonction du présent,
c’est-à-dire la PRODUCTION. Il y a le premier étage
qui abrite la fonction du futur, c’est-à-dire le PROGRES et
la STRATEGIE. Celui-ci regarde au loin et décide des efforts à
entreprendre pour que le rez-de-chaussée s’adapte au monde
à venir.
L’étage du présent
est constitué par l’ensemble des activités directes
de production (réalisation des prestations) et indirectes (achats,
vente, conception, accueil, ...).
Notre souci est donc d’agir sur cet étage (qui est le générateur
de profits) en lui indiquant des pistes (presque) sûres de changement.
Ces changements permettront de s’adapter au futur et se traduiront
par des produits nouveaux, par des performances nouvelles, par la mise
en oeuvre de technologies innovantes, etc.
PREVOIR LE FUTUR :
Il est incertain par essence. Nul n’est capable avec certitude de
prédire l’avenir. Toutefois, pour un court ou un moyen terme,
disons entre une et cinq années, peut-être plus, il est possible
de distinguer certaines tendances.
Notre environnement ne change pas brutalement. Il évoluera de façon
plus ou moins rapide. Il s’agit donc pour nous d’identifier
les paramètres qui ont une forte incidence sur notre devenir puis
d’acquérir sur ces sujets un maximum d’informations.
Ensuite nous serons en mesure de choisir, de décider des directions
à prendre et des efforts à mettre en œuvre pour générer
le changement dans notre organisation. Les décisions prises sur
la base d’observations précises et factuelles sont meilleures
que celles basées sur l’intuition pure. Cela n’enlève
rien à l’intuition qui est souvent un facteur déterminant
de réussite mais hélas non moins souvent à l’origine
de catastrophes.
LES FACTEURS INFLUENTS :
Nous pouvons schématiquement distinguer trois familles d’éléments
déterminants. Il y a NOUS, il y a nos CLIENTS (ou usagers ou bénéficiaires)
et il y a tout le reste, c’est-à-dire l’ENVIRONNEMENT
(concurrents, réglementation, technologie, etc.).
LA CONNAISSANCE DES DETERMINANTS :
L’objectif est de disposer simplement de trois listes des principaux
paramètres nous concernant, classées par ordre décroissant
d’importance.
- La première liste est celle des attentes de
nos clients. Nous continuerons à exister si nos clients continuent
à être satisfaits de nos prestations. Pour cela, nous avons
besoin de connaître leurs attentes ainsi que les signes d’évolution
de ces besoins. Nous devons donc les interroger non pas avec un questionnaire
pré-établi dans lequel nous n’avons aucune confiance
mais par le biais d’entretiens téléphoniques ou en
face à face (se reporter à notre dossier précédent
sur l’écoute clients).
- La seconde concerne notre environnement. Il s’agit
d’identifier les éléments qui influeront en bien
ou en mal sur notre devenir. Par exemple l’émergence d’une
nouvelle technologie ou de nouveaux matériaux ; par exemple une
concurrence qui se structure ou s’installe à proximité
; par exemple une nouvelle réglementation qui risque de générer
certaines contraintes, etc ...
Pour connaître ces éléments importants, nous réunirons
dans un premier temps l’équipe de responsables de notre
organisation et nous établirons avec un outil de management de
la qualité (comme le diagramme d’affinités) l’inventaire
de ces facteurs d’influence.
Si nécessaire, nous compléterons cette approche par des
études approfondies mais cela se fera ultérieurement.
En général, l’encadrement connaît parfaitement,
parfois de façon intuitive, ce type d’informations.
- La troisième concerne les attentes de notre
personnel. Si nous identifions ses attentes et si nous les prenons en
considération dans notre stratégie, alors nos collaborateurs
y trouveront motivation et participeront à l’effort du changement
au lieu d’y résister.
POLITIQUES ET OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT
:
Notre méthode obéit au schéma de principe suivant
:
Les politiques de développement seront proposées
par les responsables à partir de la connaissance des facteurs influents.
Ces politiques sont autant de directions possibles vers lesquelles il
faut aller pour exister encore dans quelques années.
Nous classerons ces pistes par ordre d’importance afin de concentrer
nos efforts sur celles qui apportent les plus grandes chances de succès.
Pour cela nous utiliserons à nouveau des outils de management de
la qualité pour nous aider dans notre choix.
Les objectifs de développement constituent la suite logique des
politiques. Nous devons, lorsque notre choix est fait quant à la
direction à prendre, décider d’actions à réaliser
pour nous mettre en route. Pour chaque politique (commerciale, qualité,
logistique), proposons au moins un objectif quantifiable à atteindre.
Par exemple, mettre en œuvre une veille technologique, ou ajouter
deux nouveaux produits à notre catalogue, ou bien encore diminuer
nos délais de production de vingt pour cent. Les indicateurs qui
nous permettront de suivre nos efforts et les résultats qui en
découlent seront choisis parmi ceux existant déjà
(comme les délais par exemple) ou seront créés de
toute pièce.
ET APRES ?
Il convient de procéder par itérations successives, autrement
dit, il faut recommencer l’opération à intervalles
réguliers. Par exemple, chaque année, ou tous les deux ou
trois ans, si vous exercez dans un environnement relativement stable.
Commentaire de Knowllence
Afin de centraliser et formaliser l’écoute
client ainsi obtenue, Knowllence propose d’utiliser l’analyse
fonctionnelle du besoin, et le logiciel TDC
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