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 MAITRISE 
DES PROCESSUS Une approche économique du respect des spécifications M. 
Gaston Mougin - Tendances Qualité - Juin 1999 
  
La 
fonction perte de Taguchi 
Dans de nombreux cas l’intervalle 
de tolérance représente le contact qui permet de déterminer 
si un produit est conforme ou non. Toutefois si l’on raisonne en terme de performance 
ou de coût il est nécessaire de considérer la situation de 
chaque produit par rapport à l’objectif (l’objectif est considéré 
ici comme le produit le plus performant au meilleur coût) 
Si 
l’on considère la position des pièces 1, 2 et 3 par rapport aux 
limites de tolérances (figure 1) la question suivante se pose : 
  
En 
terme de conformité, quelle est la différence entre la pièce 
1 et la pièce 2. ? Réponse, il n’y en a pas, toutes les deux 
sont conformes. 
Quelle est la différence entre la 
pièce 2 et 3 ?
  Réponse, elle est importante car la pièce 
2 est conforme alors que la pièce 3 n’est pas conforme. 
Pourtant 
si l’on considère la différence entre les caractéristiques, 
il y a plus de différence entre 1 et 2 qu’entre 2 et 3. 
De 
plus la position de la tolérance inférieure pourrait sans risques 
être déplacée légèrement à gauche ou 
à droite sans affecter la qualité globale. 
Ce 
qui rendront 2 et 3 tous les deux conformes ou tous les deux non-conformes. 
Ces 
limites, ne paraissent en effet pas très adaptées et Taguchi a proposé 
la solution suivante : " tout écart par rapport à l’objectif 
engendre une perte financière (pour le client ou en interne) égale 
au carré de l’écart à l’objectif ", ce qui se traduit 
par le schéma suivant 
  
La 
détermination économique des tolérances 
Exemple 
 : dans la fabrication d’un escalier en bois une des opérations consiste 
à maîtriser la largeur de la rainure dans laquelle vient s’encastrer 
et se coller la marche. 
Jeu souhaité : 0,2 mm (objectif) Jeu 
trop grand : la colle ne remplit pas son office Jeu trop petit : la colle est 
refoulée L’entreprise a évalué que pour un jeu de 0,45 
mm le remplacement est systématique et coûte 400 francs chez le client. 
Le 
coefficient k de la perte de Taguchi vaut alors : 
400 frs 
= k (0.45-0.2)² soit 6400
  
 On peut alors calculer 
la tolérance économique pour le traitement d’un défectueux 
estimé à 150 francs en fabrication 
150 frs 
= 6400 (Y-0.2) soit 0.35 mm pour Y. 
  
Le 
gain financier de l’amélioration de la capabilité 
En 
reprenant notre exemple, la dispersion due à la machine suit la loi normale 
de 0.1 mm d’écart type. Après une action d’amélioration celui-ci 
passe à 0.03 et est centré sur l’objectif de 0.2 mm. 
Le 
gain est alors de L = k ( 1² 
    2²) L = 6400 
(0.1² - 0.03²) = 58.24 francs par marche d’escalier produite. 
Conclusions 
Cette 
approche économique des limites de tolérances et de la dispersion 
est un changement de culture. En effet, il ne suffit pas que les pièces 
soient à l’intérieur des limites de tolérances, il faut également 
une répartition centrée sur l’objectif et une dispersion la plus 
faible possible.
  
  
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