La modélisation par activités et processus pour la maîtrise des performances des systèmes d’entreprise : point de convergence entre le contrôle de gestion et la gestion de la qualité ?
Le passage du contrôle qualité au management de la qualité a conduit progressivement les qualiticiens à structurer leur approche des organisations autour de la notion de processus.
Cette même notion de processus a fait son apparition dans le domaine du contrôle de gestion dans la seconde moitié des années 1980 avec le renouvellement des méthodes de calcul de coûts. Très tôt les nouvelles approches du calcul de coûts ont établi des ponts avec la gestion de la qualité au travers de l’analyse des tâches sans valeur ajoutée. Il est apparu que les inducteurs de coûts, leviers de la gestion des coûts, se trouvaient pour l’essentiel dans les dysfonctionnements analysés par les responsables de la qualité.
Cette convergence initiale (Berliner et Brimson, 1988, Johnson, 1989, Atkinson,1994 ) n’a pas été exploitée ni sur le plan conceptuel, ni sur le plan méthodologique ni sur le plan instrumental. Au fil des ans chacune des approches s’est renforcée. La gestion de la qualité dans ses versions actuelles repose pleinement sur l’approche processus et la satisfaction des clients. L’approche de coûts en termes d’activités connaît une diffusion indiscutable et la gestion des performances qui lui est associée recommande de s’appuyer sur le regroupement des activités en processus.
La gestion de la qualité ambitionne, dans les années à venir, de modéliser l’efficience de ses processus et donc de se heurter à la modélisation des coûts si une convergence ne se fait pas jour. Cette convergence est d’autant plus attendue que ces deux approches par processus ne sont pas les seules, toutes les innovations de gestion font désormais appel lors de leur mise en place à cette notion de processus (supply chain, worflow pour n’en citer que deux).
Des travaux scientifiques ont également fait émerger la nécessité de relier les paramètres économiques aux facteurs techniques et organisationnels, ceci afin d’assurer une cohérence globale des référentiels depuis la prise en charge d’un input jusqu’à la livraison d’un output conforme aux attentes des parties prenantes, et ceci quelles que soient les conditions de mise en œuvre. Des modèles permettant la structuration du système d’information support aux mécanismes de communication ont également été proposés (Labrousse, 2004) et des projets d’intégration Produit-Process-Ressources-Organisation ont été réalisés (IPPOP, xxx). Au delà de la seule structuration informationnelle, des méthodes génériques ont été validées afin de rendre cohérente l’utilisation et la mise en œuvre des modèles proposés. Plusieurs expériences sont à souligner dans le domaine de l’électronique (Mauchand, yyyy), de la fonderie sable (Delplace, 2004) et de manière plus large pour les chaînes de valeur de manière générale (Boch, zzzz). Cette dernière thèse a permis de faire évoluer l’analyse de la valeur en y ajoutant des étapes clef dans le cadre d’une démarche structurée et cohérente d’analyse conjointe de valeur et de coût, ceci au regard des fonctionnalités attendues du système considéré. A cela il convient de ne pas omettre les approches qui permettent de confronter les processus décisionnels, basés sur les différentes informations et valeurs calculées et évaluées qui, à partir de méthodes d’évaluation des risques, apportent un complément à l’ensemble d’une démarche cohérente qui reste à construire.
Comme le montrent les éclairages précédents, les objectifs visés par cette thèse sont multiples :
fournir un catalogue des différentes définitions opérationnelles des notions d’activités et de processus telles qu’elles sont utilisées en gestion de la qualité et en contrôle de gestion ;
Fournir un catalogue des différents types d’outils informatiques utilisés pour accompagner la mise en œuvre et l’exploitation de démarches qualité ;
identifier à partir de ce catalogue les possibilités de factorisation ;
analyser ces possibilités du point de vue de leur pertinence et de leur efficacité potentielle au regard des ambitions portées par chacune de ces deux démarches ;
proposer un guide de mise en œuvre ;
analyser les adaptations nécessaires des outils du contrôle de gestion et de la qualité ;
valider l’ensemble par une étude de cas approfondie ;
envisager le développement d’une solution informatique illustrant le résultat des travaux de recherche et permettant leur exploitation en entreprise.
Contacts :
Renault LANDREIN
Société AKIPAJ
renaud.landrein at akipaj.com
Alain BERNARD
Ecole Centrale de Nantes – IRCCyN
Alain.bernard at irccyn.ec-nantes.fr